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Il faut rééduquer le loup à ne pas venir se nourrir dans les élevages

Excédés par les attaques de loup sur leurs troupeaux, des centaines d'éleveurs ont manifesté avec plusieurs milliers de bêtes le 5 août, dans l'Aveyron. Le point avec Michèle Boudouin, présidente de la fédération nationale ovine.

Pourquoi les éleveurs interpellent-ils régulièrement les pouvoirs publics au sujet du loup ?
Si ce département a été confronté au problème récemment, à la FNO, le sujet est prégnant dans les débats depuis plus de 25 ans, et force est de constater que nous n'avons pas trouvé la solution. La situation s'est aggravée, dans la mesure où la colonisation est exponentielle avec environ une trentaine de départements touchés et une croissance du loup de 22 % lors du dernier suivi hivernal. Le loup n'est plus en voie de disparition, il faut donc tirer les enseignements des mesures mises en place. Le ministre de la Transition écologique semble à l'écoute sur ces questions. Nous l'avons rencontré le 13 juin avec Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Bertrand Gerbet, représentant de Jeunes agriculteurs, également confronté de son côté à l'ours dans les Pyrénées. Le ministre souhaite un protocole qui remette l'humain au coeur du dispositif, ce qui correspond à nos attentes. Nous voulons que l'élevage revienne au centre des débats pour permettre aux éleveurs de faire leur métier dans des conditions normales.

Concrètement, que demandez-vous ?
Il faut rééduquer le loup à ne pas venir se nourrir dans les élevages, ce qui implique de changer les méthodes de régulation. Je ne prône pas un nombre de loups à tuer, notre objectif, c'est « zéro attaque ». Je pense qu'il est possible de montrer au loup qu'il ne peut pas attaquer un élevage sans être puni. Nous souhaitons également un assouplissement du protocole  : aujourd'hui, il faut trois attaques et mettre en place des mesures de protection avant d'autoriser les tirs. Le temps de faire tous les papiers, le loup rigole... En revanche, il est important de ne pas instaurer une gestion différenciée en fonction des territoires. Le sujet concerne tous les éleveurs de la même façon. Aujourd'hui, nous travaillons même en concertation avec les autres syndicats agricoles. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités. Avec l'explosion du nombre de loups, l'augmentation du budget pour les mesures de protection est exponentielle, or nous sommes dans un contexte où l'argent manque. Il serait temps aussi de solliciter le ministre de l'Economie. Les indemnisations, ce n'est pas ce que l'on demande, ce que l'on veut, c'est faire vivre nos élevages, produire de l'agneau de qualité qui manque aujourd'hui en France.

Que répondez-vous aux associations environnementalistes qui s'opposent
à vos arguments ?
Le nouveau credo des associations environnementalistes, c'est de dire que le problème de la production ovine n'est pas le loup, mais les chiens errants et la Nouvelle-Zélande. Je m'inscris en faux : notre problème, c'est de parvenir à produire un agneau de qualité dans des conditions normales. Or avec le loup, c'est impossible. Et ce sont ces conditions anormales qui engendrent un manque d'agneaux, donc des importations. Aujourd'hui, la première chose à laquelle pense un berger en se réveillant, c'est au nombre de brebis attaquées pendant la nuit. Quand il part, il prend systématiquement son couteau pour achever les brebis attaquées, et ça, ce n'est pas notre métier ! On ne peut pas tenir un autre discours quand on est protecteur de l'environnement, d'autant que les mesures de protection impliquent des choses contraires à l'environnement et au bien-être animal, comme enfermer tous les soirs les brebis au même endroit. Les brebis ne sont bien que quand elles sont en liberté dans la montagne.

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