Des chips 100 % seinomarines, il fallait y penser !
Moins salées, cuites au chaudron, la chips La 76 est victime de son succès.
Transformer une petite partie de sa production pour en tirer une meilleure valorisation, tel est le pari dans lequel s'est lancé Franck Loobuyck avec sa femme Hélène à Allouville-Bellefosse.
Il propose une chips artisanale et locale, qu'il a appelée « La 76 », en référence à la fois au département et à l'année de l'installation de son père, en 1976. L'agriculteur sait qu'il a pris un risque en se lançant dans la transformation. Mais après une longue réflexion familiale, il vient d'investir dans un bâtiment qui accueillera les machines nécessaires à la découpe de ses pommes de terre en chips, bâtiment qui est en train de sortir de terre.
Le 29 mai, les élus du canton sont venus visiter le site, en compagnie de Clotide Eudier, vice-présidente de la Région. Franck Loobuyck explique que les pommes de terre ont pris de l'importance sur son exploitation car c'est une « culture passionnante ». En plus de l'export, il voulait aller plus loin et proposer un produit différent de ce que font les industriels. « En 2018, j'ai dit à ma femme, on arrête d'en parler et on se lance ». Dans un premier temps, il a sous-traité la transformation, mais vu le succès, il est passé à l'étape supérieure, en espérant pouvoir proposer ses chips 100 % made in Allouville dans un an. « Nous avons fait connaissance avec les chips, vu le potentiel, maintenant on va au bout avec cette unité de transformation ». Cet outil pourra faciliter l'installation des enfants Loobuyck, « plutôt que de penser à l'agrandissement ».
UN VIRAGE DANS LA PROFESSION
L'agriculteur a décidé de consacrer 10 hectares de sa production à cette valorisation. Avec un
tout petit tonnage, « on peut néanmoins créer de l'emploi et amener de la valeur sur le territoire,
apprécie Clotilde Eudier. Il y a un virage dans la profession. L'agriculteur veut désormais être au centre de son projet plutôt que de faire faire. » Franck Loobuyck peut rester maître de ses coûts sur cette partie de sa production, alors qu'en filière pommes de terre classique, il ne discute pas son prix avec les industriels. Ses atouts face à la concurrence ? Des chips moins salées, avec moins d'huile. Pour 100 grammes, seulement 1 gramme de sel dans sa recette et une cuisson au chaudron. La 76 est vendue dans les épiceries du département. « Avec le covid, les gens sont retournés chez les petits commerçants », apprécie le producteur. Le bouche à oreille a bien fonctionné. Le packaging a été bien pensé, mettant en avant les sites touristiques du département.
L. GEFFROY