Carnet de voyage en Australie.
Il s’appelle Pierre Landard, elle s’appelle Marion Perrier. Salariés du centre de gestion AS 76 à Bois-Guillaume, ils sont partis 14 mois à la découverte de l’agriculture et des paysages du continent australien fin 2019, peu avant la fermeture des frontières. L’Union agricole a recueilli leur témoignage.
« A la fin de mon apprentissage chez AS 76, après des stages au Canada, en Irlande et en Suède, j’ai eu envie de repartir pour découvrir ailleurs des techniques innovantes notamment en agriculture de conservation », se souvient Pierre Landard. Le jeune homme diplômé d’Unilasalle et conseiller de gestion, depuis, chez AS 76, nourrit le projet de s’installer dans quelques années. Marion Perrier, comptable de formation - en relation au quotidien dans son travail avec les agriculteurs - voulait découvrir le métier sur le terrain.
Pendant la préparation du projet, l’Australie est vite devenue une évidence pour eux, car on y trouve facilement du travail sur les fermes, il existe beaucoup de groupes de jeunes sur les réseaux sociaux qui conseillent pour préparer son voyage.
Conditions favorables
La flexibilité du travail avec des contrats de travail d’une ou deux semaines, une rémunération à 25 % au-dessus du smic en étant nourris et logés leur ont permis de parcourir avec leur voiture équipée d’une tente de toit plus de 40 000 km. Via un site spécialisé pour les ouvriers agricoles, ils trouvent un premier job à 3 heures de Melbourne, dans une « petite ferme familiale » de 3 500 ha pour faire les foins et les moissons. L’exploitation travaille en rotation blé orge colza et détient quelques brebis mérinos pour la laine.
« Sur la côte Ouest, nous avons participé à une moisson sur une structure de 40 000 ha. C’était impressionnant de voir 6 à 10 batteuses travailler jour et nuit pendant plusieurs jours », se souvient Marion Perrier. En traversant le centre du pays très aride, ils ont pu observer d’immenses troupeaux de bovins en liberté. « Il n’était pas rare de voir un troupeau de bovins ou de chameaux traverser l’autoroute », s’amuse la jeune femme.
Technique
« A Wagga-Wagga, dans les nouvelles Galles du Sud, nous avons visité une ferme qui ne récoltait que l’épi des céréales (stripper front) et laissait la paille sur pied pour protéger le sol des aléas climatiques et préserver l’humidité », raconte Pierre Landard. Dans cette région, des fermiers font paître leurs parcelles de céréales à un certain stade par des moutons. Cette technique pastorale permet de renforcer la robustesse de la plante, de faire taller davantage et d’obtenir de meilleurs rendements avec l’engrais déposé par les moutons.
En 2020, la crise du Covid a malmené de nombreuses structures qui faute de main-d’œuvre pour récolter avaient dû jeter leur production. « Les petites structures sont plus résilientes car elles s’adaptent plus facilement mais il arrive que certains fermiers en difficultés économiques n’aient d’autres choix que de vendre à des structures plus grandes et deviennent leurs salariés car le système agricole australien est très libéral », constate Pierre Landard.
Aux jeunes qui voudraient tenter leur expérience au pays d’Oz, « Il ne faut pas se soucier de la barrière de la langue », conclut Pierre Landard. Les Australiens sont très accueillants et chaleureux. Quand on a travaillé sur une ferme en France, on a les automatismes pour travailler là-bas. »
Site spécifique pour trouver du travail en Australie www.ruralenterprises.com.au
Pour en savoir plus www.australia.com
En chiffres
En 2019, l’Australie comptait :
- 89 400 entreprises agricoles,
- 384 millions d’ha de terres agricoles (dont 332 pour le pâturage et 31 pour les cultures),
- La moyenne d’âge des agriculteurs était de 58 ans (77 % étaient des hommes).
- Les entreprises agricoles tirent 80 % de leur revenu de la production agricole (0,7 % provenant des subventions, des transferts gouvernementaux et des fonds d’allègement).
Source : ABS.gov.au