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Bovins viande et gaz à effet de serre en Normandie.

Le dispositif européen Beef Carbon vise à étudier la réduction de l’empreinte carbone de la production de bovins viande. Ce travail a permis de souligner que les performances environnementales sont directement liées à l’efficience de la conduite des troupeaux et des surfaces. Par ailleurs, cette étude précise le rôle des haies et des prairies dans la fixation d’une partie du CO2 émis par l’élevage et les contributions positives de l’élevage telles que la biodiversité et la qualité de l’eau.

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© FRANÇOIS D’ALTEROCHE

Les principaux gaz à effet de serre (GES) émis par le secteur de l’élevage sont le dioxyde de carbone (CO2) lié à la consommation directe et indirecte de carburant, le méthane (CH4) issu de la fermentation entérique des ruminants et de la fermentation des fumiers et lisiers et le protoxyde d’azote (N2O) liés aux engrais azotés et au stockage et épandage des effluents d’élevage. Ces gaz ont un pouvoir de réchauffement différent, ils sont donc ramenés en kilo équivalent CO2 (kg éq CO2) pour faciliter l’analyse. Dans celle-ci, il a été retenu une unité commune de production, le kilo de viande vive (kgvv), pour pouvoir traiter au mieux la diversité des systèmes de production qui vendent à la fois des animaux en vif et d’autres en carcasse. Les 1 700 fermes suivies dans le projet ont permis de quantifier les émissions brutes des systèmes bovins viande et la capacité de stockage de carbone par les prairies et les haies. Tout système confondu, les émissions brutes sont de 16,7 kg éq CO2/kgvv. Le stockage de carbone dans le sol est de 5,4 kg éq CO2/ kgvv, il compense en moyenne 1/3 de ces émissions. Au final les émissions nettes par kg de viande vive sont de 11,3. Un premier enseignement de ces travaux est que cette valeur d’émission nette est comparable quel que soit le système naisseur, naisseur engraisseur ou engraisseur.Ces travaux ont aussi permis d’avoir une meilleure  vision des postes les plus émetteurs en production bovine. Sans surprise, la fermentation entérique liée à la présence de ruminants est, avec  56 % des émissions, le premier poste émetteur. Compte tenu de son importance, il apparaît que la « chasse » aux UGB improductifs est un levier important de réduction. Le second poste important d’émission est relatif à la gestion des effluents d’élevage (23 %), là aussi tout naturellement, les techniques visant à réduire ces émissions sont explorés. Les autres postes plus directement liés aux intrants, aliments et pailles achetés,  carburant et engrais, constituent moins de 25 % des émissions. La réduction de ces charges constitue un autre levier efficace de réduction des émissions pour peu que leur réduction ait un impact limité sur le volume de production.  Selon les systèmes, les haies et la prairie permettent de compenser entre 20 et 40 % des émissions des systèmes bovins viande. Leur rôle de régulateur du réchauffement climatique est à ce titre important. La prairie permanente, de longue durée et les arbres ont la capacité d’absorber le CO2 pour le stocker sous forme de carbone dans le sol, de 300 à 700 kg de carbone/ha/an. Les sols ont la capacité de stocker 80 à 100 tonnes de carbone/ha. A contrario, dès que les prairies et les haies sont supprimées, le carbone stocké est libéré dans l’atmosphère et contribue alors au réchauffement climatique. L’étude Beef Carbon étudie aussi les contributions positives de l’élevage. A ce titre, la haie et les prairies sont sources de biodiversité et garantissent la qualité de l’eau.

 

Réduire les émissions, c’est améliorer le revenu

L’objectif est aussi de proposer des leviers techniques aux éleveurs pour limiter l’impact carbone. Les plans carbone mis en place visent tout d’abord à améliorer la productivité des troupeaux. Améliorer les intervalles vêlage-vêlage, réduire la mortalité, améliorer les croissances, réduire l’âge au premier vêlage...autant de recommandations, bien connues des éleveurs, qui vont dans le sens de la réduction des émissions de CO2 ramenées au kgvv. Ces différents leviers de gestion du troupeau permettent de limiter l’empreinte carbone nette entre 6 et 10 % soit pratiquement la moitié du potentiel de réduction des émissions. Le poste gestion des effluents est aussi un poste important du plan carbone. Allonger le temps de pâture, limiter le temps de stockage des effluents et celui  entre l’épandage et l’enfouissement sont des axes de travail qui permettent de réduire les émissions de 2 à 4 %. La réduction de la fertilisation azotée en calculant au plus près les doses d’engrais  et en raisonnant les modalités d’épandage permet de réduire également les émissions de quelques pourcents. La limitation des achats de concentré en ajustant au mieux les rations et en s’organisant pour produire des fourrages de qualité permet aussi de réduire les émissions de 2 à 3 %.Les suivis effectués dans les exploitations impliquées dans Beef Carbon soulignent une forte variabilité des émissions intra système. A titre d’exemple, pour les 450 exploitations naisseurs suivies, la moyenne des émissions est de 18,3 kg éq CO2. Elles vont de 12,5 kg éq CO2/ kgvv pour les 45  exploitations les moins émettrices à 26,6 pour les 45 exploitations les plus émettrices. La production brute de viande vive ramenée à l’UGB est respectivement, pour ces 2 groupes, de 361 kg et 212 kg. Autre critère, la consommation de concentré est de 1,41 kg / kgvv pour le décile supérieur et de 2,43 kg pour le décile inférieur. Les performances environnementales sont donc clairement liées à l’efficience des élevages.

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