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Baisse tangible de l'usage des antibiotiques en élevage

La DRAAF de Normandie a organisé un colloque pour présenter le bilan normand du plan écoantibio 2012-2016, le 21 septembre dans l'amphithéâtre d'UniLasalle à Mont-Saint-Aignan.

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Le GDMA a mis en place pour les éleveurs des formations sur la prévention afin que les veaux naissent vifs et en bonne santé.
© Jean-Marc Nicol

Vétérinaires et éleveurs sont venus témoigner lors du bilan normand du premier plan écoantibio 2012-2016 à Mont-Saint-Aignan le 21 septembre, un colloque organisé par la DRAAF. Ce plan visait à réduire de 25 % la consommation d'antibiotiques en élevage, toutes espèces confondues, grâce à la mise en oeuvre de 40 mesures.
Le Professeur Caron, chef de services des maladies infectieuses du CHU de Rouen, a expliqué le concept de « One health », une seule santé animale et humaine, avec le rôle prépondérant de l'antibiothérapie depuis 70 ans dans le traitement des pathologies infectieuses. L'antibiorésistance de nombreuses bactéries constitue la base de la problématique, due au « mésusage des antibiotiques », comme l'a clairement indiqué Olivier Debaere de la direction générale de l'alimentation.

37 % de baisse des antibiotiques
L'objectif de baisse de 25 % a été largement tenu puisque la baisse est aujourd'hui affichée à 37 %. C'est le fruit d'un engagement des vétérinaires et des éleveurs. Philippe Guérin, éleveur dans l'Orne, a bien précisé que « la limitation des traite ments est naturelle pour un éleveur, c'est la limitation d'un coût et seuls les traitements indispensables sont administrés ». Les objectifs chiffrés sont atteints parce que les différents acteurs ont su adapter leurs pratiques.

Pas de nouveaux antibiotiques
Le Professeur Caron a rappelé qu'il n'y pas eu de nouveaux antibiotiques mis au point depuis quelques années et que de plus en plus de bactéries résistantes voire multi-résistantes sont répertoriées. Les bactéries ne connaissent pas de frontières d'espèces et passent aisément de l'Homme à l'animal. Certaines sont considérées comme « toto résistantes ». Plus aucun antibiotique n'est capable de les détruire. Les patients atteints perdent toute chance de s'en sortir. Si rien n'est fait, « le risque est que les maladies infectieuses redeviennent la première cause de mortalité à l'horizon 2050 ». Il est temps de modifier les pratiques pour toutes les médecines. Si écoantibio donne des résultats tangibles pour la médecine vétérinaire, la consommation chez l'Homme ne suit pas la même courbe vertueuse.
La ligne de force de ce colloque correspond bien à la prévention contre la mauvaise utilisation de l'antibiotique. Dose, durée, voie d'administration, stockage et bactérie visée doivent être respectés. Le plan écoantibio 2 vient conforter les résultats de la première version  : bien et moins utiliser les antibiotiques en sont les objectifs prioritaires. Les éleveurs avec leurs partenaires vétérinaires ont bien engagé la lutte contre l'antibiorésistance en diminuant fortement la consommation. Cette baisse est le fruit de l'application de mesures de prévention s'appuyant sur des méthodes d'élevages (renfort de l'immunité, colostrum, nursing...), la vaccination et sur des principes de biosécurité. Cette lutte n'est pas vaine, elle est une garantie de protection du bien commun que sont les antibiotiques.

 

Zoom sur ... La prévention en élevage, premier outil de lutte

Revenir aux fondamentaux de l'élevage des veaux, c'est l'objectif des formations dispensées aux éleveurs par le docteur Eric Meens, vétérinaire conseil du GDMA. A partir d'une série de plusieurs modules, il est proposé aux éleveurs de remettre à jour leurs connaissances et leurs pratiques. Les moyens s'appuient sur la préparation des vaches au vêlage pour faire en sorte que les veaux naissent vifs et en bonne santé, que le colostrum de qualité leur soit administré, que le logement privilégie de l'air sans courant d'air et prenne soin de l'inadapté respiratoire qu'est le veau.
En fait, les outils de prévention autour de l'hygiène, de l'équilibre de vie et le développement de l'immunité existent dans tous les cheptels, il peut suffire de les remettre au goût du jour. Il s'agit de revoir les méthodes d'élevage et de remettre le veau au centre des préoccupations et non de le laisser pour compte comme c'est encore trop souvent le cas aujourd'hui.
« En prenant soin des veaux, on limitera obligatoirement les traitements curatifs, il y en aura, mais beaucoup moins ». C'est ce que Guillaume Eudier, éleveur en Seine-Maritime, a rappelé avec force lors de son intervention. Il a indiqué que le travail de prévention doit être mené avec le vétérinaire de l'élevage en particulier grâce aux outils tel que le bilan protocole de soins. Au-delà de l'effet limitation de l'usage des antibiotiques et de la limitation des coûts afférents, travailler à la prévention permet d'obtenir un résultat collatéral, permettre d'entretenir le bonheur de l'éleveur. En effet, quoi de plus stressant pour le quotidien d'un éleveur que de démarrer chaque jour avec la seringue à la main.
C.S.

Second plan écoantibio
Un second plan écoantibio « comme il faut, quand il faut » va prolonger le premier jusqu'en 2021. Il a pour objectif de conforter les résultats obtenus et de prolonger la démarche vertueuse. Il se décompose en quatre axes. L'axe 1 a pour but de poursuivre le travail de développement des mesures de prévention sanitaires en élevage, la vaccination et les mesures de biosécurité et faciliter le recours aux médecines alternatives. L'axe 2 a pour objectif de communiquer et former sur les enjeux de la lutte contre l'antibiorésistance. L'axe 3 vise à mettre à disposition des outils d'évaluation et de suivi du recours aux antibiotiques. Enfin l'axe 4, peut être le plus sensible, s'assurer que les règles de bon usage sont aussi appliquées en Europe et dans le monde. C.S.

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